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[Chapitre précédent]

 « Trouver de l’argent ? C’est ça ma mission ? » Dokkrus voit bien que Derreck est contrarié, il prend cependant le temps de lui expliquer :
-Mon garçon… Nous devons survivre avant de pouvoir nous développer. Il va nous falloir des orgasmes féminins » Derreck se gratte la tête… Puis se souvient du sens de ce mot et hoche la tête :
-Quand une femme atteint la jouissance ? Comme Layla quand j’ai couché avec elle ? » Il regarde Dokkrus avec un air interrogateur et plein d’espoir. Le vieillard hoche la tête :
-Tu as tout compris. Donc, des orgasmes et de l’or. Il faut que nous puissions nourrir tout le monde, car nous ne sommes que deux pour l’instant, mais à terme nous serons bien plus nombreux. D’ici à ce que nous recevions des dons de fidèles… Il va falloir que tu trouves un emploi.
-Mais je ne sais que chasser et pister et… enfin je ne suis qu’un pauvre trappeur, je ne sais rien des occupations d’une grande cité. » Dokkrus hoche négativement la tête :
-Tu as la bénédiction de Yag, et à en croire ce que tu m’as raconté, tu as obtenu un don de sa part : le Visage de Yag. » Derreck fronce les sourcils, Dokkrus précise : « Tu m’as dit que tu avais complètement changé d’apparence ? Que toutes les femmes te tombaient dessus non ? Qu’elles voulaient ta compagnie ?
-Euh… C’est ça oui.
-Yag t’as offert un puissant enchantement d’illusion, gravé dans ta chair. Tu dégages une aura de séduction auprès de tout le monde.
-Vous y compris ?
-Non moi j’ai... » Dokkrus hésite : « Je suis un prêtre de Yag et je suis immunisé à tes pouvoirs. Mais là n’est pas la question. Tu peux séduire qui tu veux en faisant peu d’efforts. Tu peux te servir de cette capacité pour trouver un travail.
-Quel genre ?
-Je t’aurais bien conseillé la prostitution, mais vu ton manque d’expérience et le fait que tu sois un homme… Je ne peux pas te le recommander.
-La prostitution c’est en lien avec les prostituées n’est-ce pas ? Les femmes qui vendent leur corps contre de l’argent ? » Dokkrus hoche la tête, Derreck s’exclame : « Vous voulez que je vende mon corps et que je couche avec des femmes contre de l’argent ?
-Non. Si tu n’avais pas été... » Il désigne Derreck de la tête aux pieds : « ...toi, ça aurait pu marcher, mais tu es encore trop inexpérimenté. Il te faut autre chose. Tu pourrais utiliser ton charme pour… Je ne sais pas, être serveur dans un restaurant ou une boutique. » Derreck fronce les sourcils à nouveau et Dokkrus lui explique le profil de l’emploi. Le jeune approuve et hausse les épaules :
-Je peux essayer, où dois-je chercher ?
-Partout, dès que tu vois une boutique ouverte, tu entres, tu te présentes et tu demandes poliment si ils ont besoin d’aide. » Derreck fait la moue soudain et Dokkrus lui demande : « Quoi ?
-Je… je n’ai plus de nom de famille… Je sais que ça dérange beaucoup de gens. » Le vieillard bat l’air de la main et crache avec dégoût :
-Bah, tous ces bien-pensants et leurs traditions... tu n’as qu’à utiliser le mien : Friberg. » Le cœur de Derreck se gonfle dans sa poitrine et il demande euphorique, les larmes aux yeux :
-Vraiment ? Vous accepteriez ?! » Dokkrus est soudain gêné :
-Mais oui puisque je te le propose. » Le jeune homme se lève et serre le vieillard dans ses bras qui bredouille :
-Mais enfin calme-toi... » Puis rit avec affection et lui dit avec chaleur : « Hé bien, tu avais vraiment besoin de quelqu’un toi... » Derreck le regarde en pleurant :
-Disons que nous nous sommes bien trouvés. » Dokkrus se met lui aussi à pleurer avant de maugréer et de se sécher les yeux avec colère :
-Oui bon ! N’en faisons pas toute une cérémonie. Va chercher un travail, moi je vais aller mendier. » Derreck s’offense :
-Non ! Je vais nous trouver de l’argent, vous n’avez pas besoin de... » Mais le vieux l’interrompt :
-Je ne vais pas rester ici à t’attendre toute la journée. » À ces mots il se lève et s’essuie la barbe avec une serviette : « Retrouvons-nous ici ce soir. Ne t’inquiètes pas de fermer le temple, il est protégé par un enchantement d’illusion qui le cache aux yeux des apostats. » Derreck fronce les sourcils :
-Mais, et la femme d’hier soir alors ? » Dokkrus ricane en s’en allant :
-Tu l’avais invitée avec ton sang. N’aies crainte, avec son orgasme elle a rechargé les pouvoirs du temple. » Derreck se lève et rattrape Dokkrus dans le hall qui continue son explication : « Désormais le temple va pouvoir se gérer un peu et relancer certains de ses enchantements d’entretiens. Il a déjà commencé avec le ménage, mais il semble encore économiser son pouvoir.
-Le temple, vous en parlez comme si il était vivant.
-Je ne saurais le dire. Mais c’est ce qu’il m’a toujours semblé. Allons, nous avons du pain sur la planche. » Ils empruntent le couloir pour quitter le temple, et en chemin Derreck a un léger vertige. Il pousse un petit grognement de surprise et Dokkrus lui indique que c’est normal car ils sortent de l’aire d’effet des enchantements. Une fois dehors, le soleil les aveugle, les sons de la ville les assourdissent et les odeurs leur soulèvent le cœur. Dokkrus geint : « Ça par contre, je ne m’y suis jamais fait. » Il tousse, indique à Derreck de le suivre et l’emmène sur un boulevard pavé. Du doigt il lui indique les nombreuses boutiques et l’encourage : « Tu y vas, quoi qu’il se passe tu souris, tu reste poli et tu attends leur réponse. Si ils refusent, tant pis pour eux, tu passes à la suivante. » Derreck hoche la tête et Dokkrus attend en le regardant se diriger vers la première échoppe. Il s’agit d’une parfumerie, une fois à l’intérieur, Derreck jette un œil alentour et admire avec un grand sourire les différents flacons travaillés. Ils sont de formes diverses et variées, et une douce fragrance plane dans la boutique. Un homme sec, d’un âge avancé s’approche de lui et lui demande poliment : « Puis-vous vous aider monsieur ? » Derreck se redresse et s’incline :
-Bonjour, je me nomme Derreck Friberg, je viens d’arriver en ville et je suis à la recherche d’un travail. Je voulais savoir si vous auriez besoin de mes services ? » Le vendeur semble le jauger un instant puis soupire :
-Malheureusement non jeune homme. Vous êtes fort charmant et je ne doute pas que vous plairiez à ma clientèle, mais je n’ai ni les moyens d’embaucher un vendeur, ni le temps pour le former. » Derreck est déçu, mais il se souvient des paroles de Dokkrus : Si ils refusent, tant pis pour eux, tu passes à la suivante… Derreck s’incline à nouveau :
-Je vous remercie monsieur, désolé du dérangement, passez une excellente journée. » Le propriétaire semble regretter sa décision, puis se résigne :
-Vous aussi, passez une bonne journée, et bonne chance dans votre recherche. » Derreck sort, traverse la rue et retrouve Dokkrus pour lui faire un signe négatif de la tête. Le vieillard lui masse doucement l’épaule : « Hé, j’aurais été surpris que tu réussisses du premier coup. Mais garde le moral, regarde ! » Il lui montre trois pièces de cuivre : « Je n’ai pas perdu de temps en t’attendant. On n’aura déjà pas à s’inquiéter pour le repas de ce soir. » Son sourire aux dents jaunes est finalement un véritable baume au cœur pour Derreck. Le vieux serviteur de Yag lui demande : « Tu t’en sortiras tout seul ? » Derreck aurait préféré rester avec Dokkrus, mais il se résigne :
-Comme toujours. » Dokkrus lui sourit avec affection :
-Ne fais pas cette tête. On se retrouve ce soir. Je vais essayer de récupérer assez d’argent pour te faire une surprise, d’accord ? » Derreck hoche la tête et ils se saluent avant de se séparer. Revigoré, motivé, le jeune homme se dirige vers la boutique suivante.

    Après une douzaine de tentatives infructueuses Derreck est déprimé. Chaque fois qu’il a tenté sa chance, il a sentit que son Visage de Yag faisait de l’effet, et chaque fois il s’en est fallut de peu pour qu’il soit embauché, mais il n’avait essuyé que des échecs depuis la parfumerie. Découragé, il se dirige vers une autre enseigne, c’est une pâtisserie très chic avec une jolie vitrine bien décorée. Il pousse la porte et entre au son d’une petite clochette. Il est immédiatement salué par une femme derrière le comptoir qui lui dit rapidement : « Bonsoir monsieur, un petit instant je vous prie. » Puis elle s’adresse, embarrassée, à deux dames déjà présentes : « Mesdames je vous présente toute mes excuses, je vous assure que vos commandes étaient prêtes, je crois qu’il y a eu confusion avec une autre cliente. Ne bougez pas j’arrive tout de suite. » Puis elle se rue par une porte ouverte et disparaît. Derreck voit les femmes faire une moue condescendante et méprisante, puis se cacher derrière des éventails. Elles sont toutes deux très bien habillées de magnifiques robes brillantes et de bijoux qui accrochent la lumière. L’une d’elle se tourne rapidement dans la direction de Derreck, et son regard se fige. Il devine qu’elle est sous le charme de son Visage de Yag, et lui sourit poliment en s’inclinant pour la saluer d’un : « Madame. » Elle tente vainement de masquer son désir derrière son éventail. Sa voisine remarque le malaise de sa compagne et en cherche la source. Lorsqu’elle remarque Derreck, elle s’approche : « Dites-moi jeune homme, venez-vous souvent ici ? C’est bien la première fois que je vous vois. » Après un sourire innocent comme il en a le secret, il lui répond :
-Oui madame, je suis arrivé en ville hier... » Une idée lui vient, un ingénieux mensonge : « … mon grand-père ne peut plus se débrouiller seul, alors je vis avec lui et je cherche un travail pour l’aider. » La deuxième femme, toujours cachée derrière son éventail se met à plaisanter :
-Si ils vous embauchent ici, vous pouvez être sûr que je viendrai leur acheter des gâteaux tous les jours. » Elles se mettent à rire de concert et Derreck s’incline avec un faux air embarrassé : « Vous êtes trop gentilles mesdames. » Elles ricanent bêtement et sont surprises quand la vendeuse revient : « Voilà, avec mes plus plates excuses. » La première cliente s’avance :
-Ça ne fait rien, ne vous tracassez pas pour si peu. » La suivante :
-Une erreur arrive si vite. » Puis toutes deux règlent leurs courses et se dirigent vers la sortie en effectuant un petit salut de la main à Derreck qui leur répond, provoquant des rires de leur part. La pâtissière reste pantoise, et regarde Derreck bouche bée, une fois les deux femmes dehors elle lui dit : « Elles étaient littéralement sur le point de me sauter à la gorge… Vous leur avez jeté un sort ou quoi ? » Derreck se met à rire avec son air embarrassé. Si elle savait… Elle lui demande : « En quoi puis-je vous aider ? » Derreck l’observe brièvement. Elle est brune, les cheveux attachés en un chignon protégé par un bandana blanc. Elle porte une robe longue beige surmontée d’un tablier couvert de farine. Derreck s’incline et lui annonce :
-Comme je l’ai expliqué à ces dames, je viens d’arriver en ville pour emménager avec mon grand-père. Je souhaite m’occuper de lui, mais j’ai besoin d’argent et je cherche un travail. Si vous recherchez quelqu’un pour vous aider je veux vous proposer mes services. » Le femme le regarde un peu gênée et finit par se gratter la tête. Derreck connaît ce langage corporel, il l’a vu des dizaines de fois cet après-midi. Encore un rejet… Mais alors que la pâtissière s’apprête à refuser, une voix masculine dans l’arrière boutique s’exclame : « Ce ne sera pas de refus mon gars ! » Un homme apparaît, il a le crâne et la barbe rasés. Sa tenue se compose d’une chemise à manche courte, d’un pantalon et d’un tablier. La femme fait la moue et lui répond : « Chéri, on ne peut pas…
-On ne peut pas quoi mon cœur ? Le payer ? Le former ? Mon amour, on est surchargés de travail, même si il n’aide qu’à l’arrière boutique, ce sera déjà ça de pris. » La vendeuse croise ses bras sur son torse :
-Je n’ai pas encore établi la comptabilité du mois dernier. Je ne sais pas combien on pourra le payer. » L’homme s’approche d’elle et l’embrasse sur la joue avant de s’adresser directement à Derreck :
-Ma femme n’est pas très ouverte aux nouvelles idées, mais dis-moi. Qu’est-ce que tu sais faire ? » D’abord hésitant et prêt à mentir, l’adolescent préfère dire la vérité :
-Je débarque de la campagne, je connais seulement le métier de trappeur. Mais je suis capable d’apprendre. » L’autre hoche la tête :
-Y a une qualité que tu as et qu’on n’aura pas à t’inculquer : l’honnêteté. » Il s’essuie les mains sur son tablier et sourit : « Faisons un essai, reviens demain avant l’aube, tu m’aideras avec la livraison de farine. » Derreck se sent euphorique mais le pâtissier lui fait signe de se calmer : « Ne rêve pas trop, c’est un boulot pénible et je ne te payerai pas une fortune pour une tâche que n’importe qui peut effectuer. » Derreck est cependant heureux :
-Ça ne fait rien, même quelques pièces de cuivre me conviendront ! » Il s’incline : « À demain dans ce cas. » Puis quitte la boutique pour se précipiter vers le temple. Sans hésiter, il retourne à la ruelle sombre, ouvre la porte et franchit les enchantements. Il se retrouve dans le hall principal et crie : « Dokkrus ! J’ai trouvé un travail ! » Il entend le vieil homme l’appeler depuis la cuisine et se précipite pour le rejoindre. Lorsqu’il le trouve enfin, il est surprit car son compagnon a littéralement changé. Ses cheveux sont peignés et coupés, sa barbe de même. Il semble s’être lavé et respire la santé, même sa robe est propre. Derreck s’étonne : « Que vous est-il arrivé ?
-Je t’avais dit que je te ferais une surprise. Maintenant que tu es là, je vais faire des efforts pour soutenir notre cause. » Il se dirige vers la cuisinière et en ouvre le four, il en extrait un plat qu’il pose sur la table : « Veux-tu bien nous sortir les couverts ? » Derreck s’empresse de s’exécuter tandis que Dokkrus commence à couper la nourriture, il lui explique : « Je savais que tu réussirais, ce n’était qu’une question de temps. J’ai été acheter ce qu’il me fallait pour me faire beau, et... » Il sert l’assiette de Derreck en souriant : « Une tourte aux légumes et à la viande. Régale-toi, aujourd’hui nous fêtons le renouveau du culte de Yag. » Le vieil homme encourage Derreck en lui demandant : « Alors ? C’est bon n’est-ce pas ? » Les légumes et la viandes sont fondants, salés et assaisonnés aux herbes. Ils ont longtemps mijoté ensemble avant d’être mis dans la pâté et cuits au four. Derreck acquiesce, il est aux anges :
-Délicieux.
-Maintenant, raconte-moi, où as-tu trouvé un travail ? » L’adolescent lui explique toute son aventure à la pâtisserie, Dokkrus l’écoute avec attention tout en savourant la tourte. Lorsque Derreck lui explique les difficultés de la gérante en boutique, et son intervention charmeuse le vieillard sourit : « C’est là que tu dois être. C’est là que tes pouvoirs seront les plus utiles, mais fais attention tout de même.
-À quoi ?
-Même si il s’agit d’une aura que tu ne contrôle pas, cela reste de la magie. Et elle n’est autorisée qu’aux mages titulaires d’une licence. Si tu es surpris par un pratiquant des arcanes… Tu pourrais avoir de gros ennuis.
-Mais, si je suis démasqué, comment suis-je censé faire ?
-Si tu as une impression étrange en observant quelqu’un, fuis son regard. De cette manière il ne devrait pas sentir le pouvoir du don de Yag. » Dokkrus avale une bouchée avant de reprendre : « Ils vont rapidement avoir besoin de toi dans la boutique, est-ce que tu sais compter, lire ou écrire ? » Derreck réponds :
-Je sais compter.
-Suffisamment pour calculer l’addition de trois ou quatre articles ?
-L’addi… quoi ? » Dokkrus soupire :
-Je m’en doutais. Bon chaque chose en son temps, on va déjà t’apprendre à compter correctement. Pour travailler dans une boutique c’est le minimum. Rassure-moi, tu sais ce que vaut une couronne d’argent ? » Derreck ouvre de grands yeux :
-Qu’est-ce que c’est ?
-Une pièce d’argent, son nom officiel est la couronne, et la pièce d’or est appelée un dragon. Tu sais ce qu’elles valent ? » Derreck fais non de la tête :
-Je n’en ai jamais vu.
-Une couronne d’argent vaut cent pièces de cuivre, et un dragon d’or vaut cent couronnes. Après il y a des variations avec des devises qui valent cinq, dix, vingt ou cinquante... » Derreck ouvre de grands yeux ronds et l’interrompt :
-Cent, ça représente combien ? » Dokkrus se lamente dans un gémissement :
-Bon oublie ça. Va te reposer, demain j’irais mendier pour t’acheter un boulier, ce sera plus simple.
-Un quoi ?
-Ne t’inquiète pas. Pendant que tu travailles, je vais aussi rassembler de l’argent et t’acheter ce qu’il faut pour t’éduquer correctement. J’ai tout vendu au fil des années, pour survivre, désormais c’est à moi de racheter. Maintenant, finis de manger, va laver tes vêtements, je vais te montrer où les mettre à sécher. » Derreck lui sourit :
-Merci Dokkrus. » Il termine son assiette et se dirige vers la cours. Il puise un seau d’eau claire et entame sa lessive. Après quoi il retourne nu dans le temple. Le vieil homme lui montre une pièce où l’air est sec et chaud, ils y disposent des chaises et Derreck y étend son linge tandis que Dokkrus marmonne : « J’ai même dû vendre les cordes... » Après quoi Derreck lui demande :
-Le pâtissier m’a demandé d’être là-bas avant le lever du jour. Comment est-ce que je fais pour me réveiller à l’heure ?
-Demande au temple, il allumera tes torches au bon moment. » Derreck fronce les sourcils et hausse les épaules. Il monte dans sa chambre, nu comme un ver, et une fois à l’intérieur il demande : « Euh… monsieur ? Si vous m’entendez, vous pourriez me réveiller avant l’aube demain matin ? Et les jours qui suivent ? » Ses torches diminuent en puissance, comme si le bâtiment acquiesçait tout entier. Derreck se demande si sa requête a fonctionné et il va se coucher un peu anxieux.

    Au beau milieu de la nuit, il est éblouit par les torches de sa chambre. Leur lumière rouge et pourpre le fait sursauter. Il émerge doucement et se souvient qu’il doit se rendre au travail. Il se lève en trombe et se rue dans la salle où il a laissé ses affaires. Il les retrouve propres et sèches et s’habille en vitesse. Il sent son estomac gronder et se rend à la cuisine pour la fouiller. Dokkrus avait acheté deux petits pains, Derreck en prend un, et se rue vers la sortie du temple. Il émerge à Langekan en pleine nuit et se demande si il n’est pas trop tôt. Mais il entend de l’activité et remarque que la lune est en train de disparaître. Non il est parfaitement dans les temps. Il remercie muettement le temple et cours à travers les rues pour se rendre à la pâtisserie. Il l’atteint pour découvrir l’endroit fermé, son angoisse monte d’un cran, est-il arrivé trop tôt ? Mais en tendant l’oreille, il perçoit des discussions à l’arrière de la boutique. Il passe par l’allée et tombe nez à nez avec le pâtissier, sa femme, et un autre homme. Une charrette est stationnée à côté d’eux et ils discutent. Quand l’artisan le remarque il s’exclame : « Tu es venu. Formidable ! » Puis à son épouse : « Tu vois, tu va pouvoir t’occuper de la mise en vitrine pendant qu’il m’aide. Tout sera prêt pour les premiers clients. » Avec une moue boudeuse elle disparaît dans la boutique et son mari se met à rire. Il tend la main à Derreck qui échange une solide poignée avec lui : « Je m’appelle Berig Stenbock
-Derreck Friberg, monsieur.
-Appelle-moi Berig va. Bon Derreck viens voir. » Il fait signe à l’autre homme d’attendre et entraîne l’adolescent dans l’arrière boutique, Il y a un fourneau, des tas d’étagères, de bocaux, de torchons et d’accessoires. L’endroit sent bon et est couvert de farine partout. Le pâtissier ouvre une porte derrière laquelle se trouve une pièce vide sans fenêtre. Il explique : « On stocke les sacs de farine ici, quand tu vas les entreposer, fais attention qu’ils ne soient pas percés, autrement tu les mets là. » Il lui montre un coin de la cuisine : « On les utilisera en priorité pour éviter que les rats ne viennent s’y attaquer. » Derreck opine du chef et ils retournent dehors. L’homme les attend à l’arrière de la charrette dans laquelle de grand sacs de tissus sont posés. Bergi lui annonce : « Je vous prends les dix qui étaient prévus. » Puis ils échangent des pièces. Derreck attend et Berig lui dit en grognant un peu : « Bouge toi, attrapes-en un et vas le mettre où je t’ai montré. » Derreck sursaute et s’exécute, il soulève un sac et est surpris de le trouver plus léger qu’il ne le pensait. Il en prend un deuxième et descend de la charrette. L’homme et le pâtissier le regardent bouche bée en clignant des yeux. Derreck ne fait pas attention à eux, il force pour maintenir son équilibre et parvient jusqu’à la remise. Il y dépose le premier sac, vérifie son état, puis fait de même avec le deuxième. Il ressort et continue son manège jusqu’à avoir récupéré les dix sacs. Il n’en dépose finalement qu’un en dehors du stockage, puis il s’aperçoit qu’il est blanc de farine et se secoue doucement. Berig finit d’organiser la prochaine livraison et rentre pour se diriger vers un fourneau en souriant : « Dis donc, t’es plus costaud que tu n’en as l’air ! Merci du coup de main, habituellement le livreur doit nous aider et nous le payons pour le dérangement, mais là… t’as été sacrément efficace. » Derreck se sent galvanisé :
-Je peux faire autre chose ?
-Tu passeras les pâtisseries quand je te les mettrai sur une planche, pour l’instant tu peux... » Il cherche un instant et attrape un balai : « Nettoyer la cuisine, moins on a de farine, moins on a de rats. Habituellement je n’ai pas le temps de m’en occuper. Fais juste attention de ne pas souffler la poussière et la farine près de moi ou des fourneau, il ne faut pas en mettre plein les préparations, d’accord ? » Derreck attrape le manche de la brosse et commence à évacuer la farine vers l’extérieur. Il prend soin de la chasser dans un coin où le vent la dispersera. Berig l’appelle et il accourt, le pâtissier lui passe une planche en lui disant de l’amener à la boutique et Derreck s’en occupe. Lorsqu’il arrive la femme est en train de consulter un livre dans lequel elle écrit parfois. Elle compte des gâteaux dans un sac quand elle remarque Derreck : « Ah, mets ça là pour l’instant. » Il se présente brièvement avant de demander si elle a besoin de quoi que ce soit. Elle lui fait signe que non avant de dire : « Moi c’est Hellen Stenbock, l’autre imbécile qui t’as promis un travail c’est mon mari.
-J’avais cru comprendre oui. Si vous avez besoin d’aide, je suis derrière, je passe le balais. » Il s’éclipse et retourne à sa besogne qu’il effectue avec vigueur. Lorsque le soleil se lève il a déjà terminé et la cuisine est presque propre. Il n’a pas pu passer le balai près de Berig, et de la farine reste coincée entre les dalles du sol, mais déjà l’endroit est plus agréable à regarder. Le pâtissier lui crie : « Derreck, regarde derrière toi, il y a deux seaux vides. Vas me les remplir au puits derrière la boutique, regarde dans la cours de l’autre côté de l’allée. » L’adolescent hoche la tête et s’y rend, il met quelques minutes à repérer ce qu’il cherche, puis exécute sa tâche. Il revient et trouve Berig assis sur un tabouret en train de s’essuyer le front. Derreck pose les seaux et lui demande : « Tout va bien ? » L’autre hoche la tête :
-Je souffle cinq minutes, je suis aux fourneaux depuis trois heures déjà. » Derreck ouvre de grands yeux ronds. Berig lui explique rapidement comment se déroule son travail. Levé au milieu de la nuit il prépare les produits de la journée jusqu’à l’arrivée des premiers clients. Après quoi il continue jusqu’en milieu de matinée, puis il cuisine les ingrédients pour le lendemain, et en milieu d’après-midi il monte à l’étage se reposer pendant que sa femme s’occupe de la boutique et des commandes. Berig lui avoue qu’hier il s’était surmené à cause d’une grosse demande, il devait préparer un gâteau d’anniversaire pour une noble dame qui organisait un dîner. Il s’était donc relevé pour s’en occuper. Puis sans prévenir Berig se lève et va à son fourneau. Il sort des pâtisseries toutes chaudes et les fait glisser habillement sur une planche. Il jette un coup d’œil à Derreck et lui annonce : « Aller on s’y remet ! »

    La journée file à toute allure. Derreck apprend les noms des produits, en passant des croissants aux brioches, par les pains au chocolat, les choux à la crème, les tartes et les gâteaux. Il a l’impression de découvrir un monde nouveau de sucreries et de douceurs. Il alterne entre l’arrière et l’avant de la boutique, et chaque fois qu’une cliente le remarque, elle tombe sous le charme. Que ce soit une noble dame, un roturière ou une servante, pas une ne lui résiste. Lors du déjeuner, Hellen l’envoie leur chercher un plat du jour à une taverne proche. Il y fait la rencontre d’une serveuse tout à fait charmante qui semble prête à lui sauter dessus. Il la remercie mais lui explique qu’il est pressé et repart avec la nourriture. Une fois à la pâtisserie, Hellen lui reproche son manque de rapidité et lui assure que le prix du repas sera déduit de sa paye. Berig se met à rire, ils montent à l’étage et Derreck découvre la demeure des Stenbock. C’est un endroit agréable et bien décoré, Derreck y retrouve la patte de la boutique. Ils s’installent à table et mangent rapidement. Berig lui raconte comment le couple s’est lancé dans les affaires il y a de cela quelques mois. Ils se sont rencontrés dans une autre ville, ils étaient apprentis chez le même maître-pâtissier et sont tombés amoureux. Ils ont économisé et ouvert leur propre échoppe à Langekan. La mise en place a été compliquée, et leur affaire n’a réellement décollé que quelques jours auparavant avec l’aide d’une noble dame : « Elle a commandé des amuse-bouches sucrés pour un thé où elle avait invité un partie de la haute société de Langekan. Nos pâtisseries ont fait un malheur et depuis nous croulons sous le travail. Je suis content que tu sois venu nous trouver, on n’aurait probablement jamais eu le temps de chercher quelqu’un autrement. » Derreck lui sourit et le remercie une fois de plus. L’après-midi est plus calme, Berig prépare les pâtes et ingrédients pour le lendemain, il s’absente même pour aller faire quelques courses juste avant la fin de sa journée, laissant Derreck et Hellen seuls. Le jeune homme reste en boutique pour observer et aider la pâtissière. Après qu’elle ait servi un client, il la voit effectuer l’encaissement du paiement et il se permet de l’approcher pour lui dire : « Vous savez, hier mon grand-père m’a dit que je ne savais pas compter correctement pour pouvoir vous aider. Je n’ai pas compris pourquoi il a dit ça, mais aujourd’hui je réalise que je suis loin de pouvoir faire ce que vous faites. » Hellen fronce les sourcils et il ajoute avec un sourire triste : « Vous arrivez si vite à savoir quel prix les clients doivent payer. Moi je n’ai pas encore appris la valeur de chaque article... » La femme se met à rougir et lui dit :
-Garde la boutique un instant, j’arrive. » Elle monte à l’étage et il l’entend remuer, puis elle redescend très vite et lui tend un objet. Il a l’impression de voir un jouet en bois, Hellen lui explique : « C’est un boulier, tu pourras apprendre à compter avec, regarde je... » Elle s’arrête en voyant que Derreck a les larmes aux yeux, il lui dit :
-Merci… Mon grand-père voulait mendier pour m’en acheter un… » Gênée Hellen bafouille :
-C’est… Je... Ce n’est pas grand-chose, j’ai acheté celui-là il y a des années quand j’ai commencé mon apprentissage. Depuis que nous vivons ensemble avec Berig, j’utilise le sien, et le mien prend la poussière alors, autant que tu l’aies. » Sans le vouloir, Derreck lui offre un de ses francs sourires qui font fondre les femmes. Il s’empresse ensuite de poser le boulier à part, manquant l’expression complètement embarrassée d’Hellen. La pâtissière se recompose dès qu’elle entend la clochette de la porte et son attitude change en un instant. Elle devient très souriante, mais aussi un peu guindée. Une femme somptueuse vient d’entrer dans la boutique. Ses cheveux brun jais sont lisses et brillants, elle est légèrement maquillée, juste ce qu’il faut pour l’embellir et elle retire un petit chapeau pistache décoré de feuilles d’arbre et de perles de nacres. Elle porte une magnifique robe en soie dans les mêmes couleurs que son couvre chef. Son décolleté, ses manches longues et le bas du vêtement sont ornés de fines dentelles. Elle offre un magnifique sourire à Hellen qui s’incline en la saluant : « Dame Redman, c’est toujours un plaisir de vous voir.
-Ah Hellen, comment allez-vous très chère ? Je passais dans le quartier et j’ai voulu m’arrêter pour prendre de vos nouvelles et vous achetez un petit quelque chose pour mon dessert de ce soir.
-C’est très gentil à vous madame, depuis votre commande notre activité s’est largement développée. Je vous remercie pour votre aide. » La noble sourit :
-Vous n’avez pas besoin de me remercier pour votre talent, je n’ai fait que parler de vous à quelques unes de mes amies, votre travail a fait le reste. » La voix de Berig les interrompt à l’arrière :
-Derreck ! Tu peux venir s’il te plaît ?! » L’intéressé sursaute. Dame Redman semble le remarquer et ses yeux s’écarquillent, elle déclare avec un air affamé :
-Décidément Hellen, votre boutique recèle bien des délices. » La pâtissière semble tout à coup très gênée, elle attrape l’adolescent par le bras et explique :
-Derreck vient de commencer à travailler avec nous, c’est son premier jour. » Ils sont à nouveau interrompus par Berig qui entre dans la boutique :
-Derreck ! Tu m’as entendu ?... » Il se calme lorsqu’il découvre leur cliente et s’exclame : « Dame Redman, veuillez m’excuser je n’avais pas vu que vous étiez là ! Comment allez-vous ?
-Je vais bien monsieur Stenbock, je faisais la connaissance de votre nouvel employé. » Berig gonfle le torse :
-Le petit nous a proposé ses services hier, Hellen ne voulait pas en entendre parler, mais franchement il nous a bien aidés aujourd’hui ! D’ailleurs pardonnez-moi… » Il se tourne vers le jeune homme : « Derreck, j’ai rempli la chariote de courses, tu peux me décharger ça ? Laisse tout dans la cuisine je ferai le tri moi-même. » L’intéressé hoche la tête, s’incline pour saluer la noble dame et s’excuser, puis se rue à l’arrière. Il les entend vaguement parler de lui mais se dépêche d’accomplir la tâche qu’on lui a confiée. La fameuse chariote est en fait un genre de grande brouette, Derreck attrape une caisse et un sac et les dépose délicatement dans la cuisine. Il fait de même avec l’ensemble des courses, et quand il a fini, il remarque que l’arrière boutique est à nouveau pleine de farine. Il attrape le balai et commence à nettoyer. Alors qu’il termine, il entend la clochette du magasin et Berig réapparaît. Il sourit à Derreck : « C’était la cliente dont je t’ai parlé.
-Celle qui vous a aidé à développer votre clientèle ?
-Exact. C’est une femme très gentille. Il semblerait qu’après la mort de son mari elle ait pris en main les affaires. À en croire les ragots c’est une des femmes les plus riches de Langekan. » Derreck hoche la tête, Berig remarque le balai dans ses mains, inspecte le sol et sourit : « J’avais un bon pressentiment à ton sujet, j’ai eu raison de te donner ta chance. » Il récupère une serpillière et un seau et lui dit : « Vas chercher de l’eau, nettoie la cuisine jusqu’à ce que ça brille, et après tu pourras rentrer chez toi. » Derreck acquiesce, il retourne au puits, revient, lave la cuisine au point qu’il n’y a plus un grain de farine et range le matériel. Il va ensuite dans la boutique et tombe nez à nez avec Hellen. Elle sursaute, rougit, Derreck lui dit : « J’ai terminé le nettoyage comme me l’a demandé Berig. Je vais rentrer maintenant.
-Attends. » Hellen ouvre un tiroir du comptoir dans lequel elle stocke l’argent et lui donne trente pièces de cuivre : « C’est ton salaire pour la journée. » Derreck ouvre de grands yeux ronds, Hellen lui lance un regard noir : « Quoi ? Tu n’es pas content ? » Mais le jeune homme secoue la tête :
-Non c’est que, je n’ai jamais eu autant d’argent... » Hellen redevient rouge et s’énerve :
-Hé bien ne gaspille pas tout, va donc rejoindre ton grand-père et donne-le lui, il saura mieux quoi en faire que toi. » Derreck opine du chef, attrape le boulier, remercie Hellen et s’écrie :
-À demain madame Stenbock ! » Il sort par la porte arrière et se dirige vers la rue. Son cœur est gonflé de bonheur, sa première journée s’est bien déroulée et en plus il a gagné plus d’argent que ce qu’il espérait. Il fait quelques pas avant qu’un homme l’arrête. Il est bien habillé, et s’incline poliment avant de lui dire : « Excusez-moi jeune homme, madame aimerait discuter avec vous. » Il lui désigne la porte d’un magnifique carrosse dont les rideaux sont fermés. L’homme l’ouvre et Derreck découvre dame Redman qui lui sourit : « Bonsoir à nouveau. » Son cœur fait un bon, elle est vraiment très belle. Elle lui fait signe d’entrer, mais il hésite. Son instinct lui dicte de ne pas suivre cette étrangère, mais il a aussi peur de créer du tort à Berig et Hellen si il contrarie dame Redman. Finalement il décide de ne pas faire de vagues et entre dans le carrosse. La porte se referme et la femme l’invite à s’asseoir à côté d’elle. Il s’exécute juste avant que le véhicule ne démarre. Le siège et confortable et l’intérieur richement décoré. Dame Redman lui sourit et lui demande : « Derreck c’est bien ça ? » Il hoche la tête : « Hellen m’a dit que tu venais d’arriver en ville.
-Oui ma dame, j’ai rejoint mon grand-père pour vivre avec lui et l’aider. Nous sommes très pauvres alors j’ai cherché un travail, et monsieur et madame Stenbock ont accepté de m’aider. »
-Je vois, tu es un gentil garçon Derreck. »
-Je fais de mon mieux ma dame. » Elle ouvre une bourse et en extrait deux pièces d’argent qu’elle lui dépose dans la main. Derreck ouvre de grands yeux ronds et reste bouche bée. La séduisante noble lui murmure :
-J’ai envie de t’aider mon grand, tu veux bien accepter ce cadeau de ma part ? » Derreck bredouille :
-Euh, bah… Ce… C’est trop gentil ma dame, je ne sais pas si je peux accepter, j’aurais l’impression de vous voler. » Elle lui sourit, s’humecte les lèvres et lui murmure à l’oreille :
-Dans ce cas… tiens-moi compagnie, et cet argent sera là pour te récompenser de ton temps. » Elle plonge ensuite son regard dans celui de Derreck qui sent son cœur accélérer. Son interlocutrice commence à lui caresser la jambe, et son membre durci de désir dans on pantalon. Elle décroise puis recroise ses jambes, laissant sa robe glisser sur ses cuisses et dévoilant sa chair. Derreck sent son souffle contre con visage et bientôt, leurs lèvres se touchent. Quelque chose en lui s’éveille et il l’enlace tandis qu’il l’embrasse avec passion. Dame Redman se met à rire doucement et murmure entre deux baisers : « Bon garçon... » Elle grimpe sur lui et caresse son visage et ses cheveux. Elle devient comme enragée et frotte son corps contre le sien. Puis d’un coup, elle se lève, recule et s’assied sur la banquette d’en face. Elle retrousse sa robe, retire sa culotte et ouvre ses membres, lui révélant sa vulve. Avec un sourire carnassier elle lui ordonne : « Approche. » Derreck se coule jusqu’à elle et commence à embrasser son entrejambe et à le lécher. Dame Redman se met à gémir et à grogner : « Oui… là… vas-y... » Il darde de sa langue le clitoris de la noble et le suce bruyamment, faisant ruer sa partenaire. Il s’agrippe à elle et la mordille, Il la voit serrer les dents pour étouffer un cri et la sent trembler. Comme le lui a appris Dokkrus, son être se glace, lui indiquant qu’il est parvenu à la faire jouir. Dame Redman s’apaise et reprend son souffle : « Dis donc… tu sais y faire... » Elle se recompose en recoiffant ses cheveux et en lissant sa robe, puis elle remarque quelque chose sur le visage de Derreck et s’en approche. Elle se lèche les doigts et lui essuie la bouche en murmurant amusée : « Que vont dire les gens si ils te voient sortir de mon carrosse couvert de mon rouge à lèvre. » Puis elle lui glisse à l’oreille : « Il va falloir qu’on se sépare, sinon mon cocher va se poser des questions. Mais... » Elle lui caresse le sexe au travers de son pantalon : « … j’ai hâte de te revoir dans des circonstances plus… agréables. » Elle lui lèche l’oreille, ce qui provoque un frisson de plaisir à Derreck : « Garde moi ça bien au chaud mon grand, d’accord ? » Derreck opine du chef et Dame Redman se retourne pour toquer au niveau du judas avant. Elle le fait glisser et demande à son cocher de s’arrêter. Le véhicule ralentit et est légèrement secoué quand l’homme descend pour ouvrir la porte. Dame Redman se lève pour changer de banquette et s’aperçoit avec horreur que sa culotte est toujours par terre, elle l’attrape en catastrophe et la glisse dans son décolleté, avec un sourire complice vers Derreck qui ne dit rien. La porte s’ouvre et la noble déclare : « Je te remercie pour ton honnêteté Derreck, je tiens beaucoup à monsieur et madame Stenbock, je voulais m’assurer qu’ils n’avaient pas embauché un vaurien. » Derreck lui sourit, la salue et descend du carrosse. Il s’incline et s’éloigne tandis que le cocher referme la porte et reprend son poste. Le jeune homme se sent bien, il observe les alentours, cherche son chemin et une fois qu’il retrouve le quartier rouge, il sait où il est. Il parvient à revenir au temple, juste au moment où le soleil se couche.

 

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